Histoire

Un lieu d’éducation

En 1652, la quatrième aile de l’aître est construite, fermant définitivement la cour sur son bord sud. Cette nouvelle aile accueille des logements destinés aux prêtres. Ces prêtres vont instaurer au sein de l’aître une nouvelle activité : l’enseignement. Une école pour les garçons pauvres de la paroisse s’installe en 1661, rejointe quelques années plus tard par une école de filles. 

Face au nombre croissant d’enfants, un étage est ajouté aux galeries ouest, nord et est, de 1745 à 1766. La construction de ces nouveaux étages nécessite bien entendu l’évacuation des ossements qui s’y trouvent. 

Alors que pendant plus de 120 ans activité scolaire et activité funéraire se côtoient à l’aître Saint-Maclou sans plus d’émois, le 18e siècle voit apparaitre un nouveau rapport de la population vis-à-vis de la réalité d’un cimetière. Les inhumations doivent dorénavant se faire hors de la ville. Le cimetière est désaffecté en 1790 et remplacé par celui du Mont Gargan. 

Le développement de l’instruction laïque à la fin du 19e siècle vide l’aître de ses écoles. L’école tenue par les Frères des écoles chrétiennes (institut fondé par Saint Jean Baptiste de la Salle) quitte les lieux en 1907 et est remplacé en 1911 par un pensionnat de jeunes filles. 

Au total, des centaines d’enfants sont accueillis chaque année à l’aître Saint-Maclou, jusqu’à 1 200 inscrits au milieu du 19e siècle.

Quelques éléments rappellent encore aujourd’hui la présence de ces écoliers à l’aître : la cloche installée sur son beffroi en bois dans la cour ou encore les chevêtres au plafond qui permettaient de faire passer les tuyaux du poêle à bois nécessaire pour chauffer les salles de classe.

La Cour De L’aître Saint Maclou En 1905

En 1940, l’aître saint-Maclou devient le siège, alors pensé provisoire, de l’école des beaux-arts de Rouen. Les étudiants en art s’y succèdent finalement pendant 74 ans, jusqu’en 2014, date à laquelle l’école est transférée dans les hauts de Rouen.

C’est sûrement à cette époque qu’est placé le fameux chat momifié de l’aître, objet d’une blague d’étudiants cherchant à faire croire à un chat emmuré censé conjurer le mauvais sort au Moyen-âge. Ce n’est là qu’une récente hypothèse, le chat ne livrera sûrement jamais tous ses secrets…


Lire également